~ Jardin ~

La carotte sauvage

La première chose qu’on apprend en permaculture c’est à attendre et regarder ce qui pousse autour de soi.

Au potager on a coutume d’appeler toutes les plantes que l’on n’a pas soi-même semées ou plantées des mauvaises herbes, à part deux-trois qui ne nous gênent pas trop quand on est un peu averti sur le sujet (consoude et bourrache par exemple)…
Bien sûr, je ne suis pas là pour vous dire que tout est merveilleux et qu’on est trop bête de ne pas laisser tout pousser spontanément : faut quand même pouvoir manger au bout du compte. Ceci dit il n’est pas inintéressant de comprendre pourquoi une plante que l’on n’a pas voulu à la base, on l’appellera adventice, s’installe à la place de nos « précieux » légumes standards.

Dans mon potager il y a énormément de carottes sauvages, facilement reconnaissables à leurs feuilles genre persil et qui passeraient même pour de la carotte potagère. Ces photos ont été prises fin avril, la fleur est sur le point de s’ouvrir.

Si elle se plait tant dans mon jardin c’est que la terre y est argilo-calcaire et compacté : en effet, la racine pivot de la carotte opère un travail de décompactage du sol. Ainsi, elle fait le travail de la fourche-bêche ou de la grelinette.

Voici quelques photos prises en balade en février sur un talus fraîchement retourné, on constate que les carottes sauvages sont les pionnières, car dans mon coin de campagne la terre est lourde et argileuse.

Lors d’un atelier concernant les plantes sauvages comestibles au potager, j’ai appris que l’on pouvait manger la carotte sauvage. Attention toutefois à ne pas la confondre avec la cigüe … Mais le risque est vraiment faible car il vous suffit de sentir la racine pour identifier la bonne odeur de la carotte facilement (alors que la cigüe pue, les botanistes disent « fétide »). Même la feuille sent la carotte.

cigue
Feuille de cigüe (photo « Mon herbier« )

Et voici la récolte printanière au potager, beaucoup de feuille pour pas grand chose !
Pour vous chers lecteurs (!) j’ai poussé l’expérience jusqu’au bout et j’ai fait cuire des carottes sauvages (à l’eau salée), après les avoir longuement nettoyées…

(cliquer pour agrandir)

La consistance est plutôt celle du panais et le goût est assez fade. Inutile de choisir de grandes racines larges ni celles en fleurs, c’est pourquoi la période mars-avril est adéquate, car le centre est trop fibreux, même après une longue cuisson.
Elle est donc à associer à d’autres légumes ou en purée par exemple avec un bon gros assaisonnement.

Comme toutes les plantes sauvages on retiendra cette plante pour sa richesse en nutriments et en particulier en oligo-éléments. Donc sans en faire un pilier de son alimentation la carotte sauvage vaut le coup de s’y intéresser !

Laisser un commentaire